Paris, 15 mai 2013

 

 

 

          Historique récent de l'Ecole Polytechnique

 

 

        Au cours des années précédentes, l'X, et par conséquent l'AX, ont connu un grand nombre de vicissitudes qu'il convient de garder en mémoire. En ne rappelant que les principales et remontant dans le temps, on peut en avoir une idée approximative, sachant que le vocabulaire a, dans ce domaine, une grande importance. On parlera donc essentiellement de l'"Ecole Polytechnique" :

 

- depuis un an, l'idée d'un changement de statut de l'Ecole Polytechnique est revenue au niveau de certaines équipes du nouveau gouvernement. Il s'agissait en l'espèce de normaliser les grandes écoles en les rattachant à l'enseignement supérieur et en leur donnant le statut juridique bien connu de «Grand Etablissement».

Grâce à Le Drian et aux interventions de l'AX, l'idée semble maintenant abandonnée : la complexité juridique de ce changement a eu un effet dissuasif. On peut rappeler que cette idée, faussement simplificatrice, était déjà venue à de distingués camarades.

 

- depuis deux ans, la réforme de la gouvernance de l'Ecole Polytechnique, dont la proposition a été lancée par l'AX, est en cours d'exécution. Loi et décret se sont succédés, d'un gouvernement à l'autre ; un ingénieur général a été nommé en qualité de directeur général.

On attend maintenant le choix et la nomination d'un président exécutif permanent qui devra mettre en oeuvre une profonde réforme de l'Ecole Polytechnique pour la mettre en adéquation avec la mission qui lui est confiée dans l'intérêt de la Nation. Il conviendra notamment d'établir de solides relations avec les entreprises, et plus particulièrement les entreprises industrielles dont les ingénieurs doivent être particulièrement doués pour la réussite.

 

- la réforme de l'enseignement supérieur, engagée il y a plus de cinq ans, a conduit à englober l'Ecole Polytechnique dans l'Université de Saclay dans le cadre d'un grand projet (IDEX), qui semble maintenant défini et agréé.

De nombreuses propositions avaient été formulées dont les unes conduisaient à des fusions et d'autres à des coopérations. Il semble qu'on ait choisi le maintien des autonomies juridiques des 23 composantes, mais avec création d'entités spécialisées, comme par exemple la «School of engineerig». Il pourrait également y avoir des fusions ou pseudo-fusions comme par exemple entre Supelec et Centrale.

Il convient de noter que la succession et l'ambiguïté de ces diverses solutions ont conduit certaines écoles à fuir Saclay, comme par exemple les Mines qui se sont associées avec Telecom pour, semble-t-il, repartir à Paris-centre.

 

- une dizaine d'années plus tôt, nous avons connu la «Révolution X2000», réforme structurelle prise en application de la loi Debré qui prescrit l'obligation  d'une spécialisation des élèves conduisant à un allongement des études à un minimum de 4 ans.

Les trois premières années sont accomplies à l'intérieur de l'Ecole et se prolongent :

  . pour les corpsards, par plusieurs années dans les écoles d'application sous le contrôle de leur Corps,

  . pour les autres, et en principe pour une année, dans les écoles ou instituts de spécialisation sous contrôle de l'Ecole Polytechnique.

Cette réforme particulièrement intelligente, qui prenait en compte la diversification des progrès scientifiques et techniques en utilisant au mieux les moyens existants, s'est heurtée à trois difficultés :

   . l'organisation au cas par cas de la transition entre disciplines de base et spécialisation,

   . le trop grand nombre de spécialisations françaises ou étrangères que l'on a voulu mettre en oeuvre,

   . l'autisme de la gouvernance de l'Ecole Polytechnique qui a voulu capter la quatrième année en créant des Masters.

 

- dans la perspective de conserver la quatrième année au sein même de l'Ecole et aussi d'assurer une continuité avec les doctorants travaillant dans ses laboratoires, l'Ecole s'est donc attachée à créer une douzaine de Masters. À cet effet, et n'étant pas habilitée à les délivrer, elle s'est associée à des universités qui avaient cette capacité. Elle a ainsi créé une «Graduate School» ouverte à des étudiants qui, directement ou aprés une ou deux années de Masters, ont accés à son école doctorale.

Il convient de noter que les élèves de la «formation polytechnicienne» ont également accés à cette Graduate School pour accomplir la quatrième année et entrer éventuellement dans l'école doctorale. L'Ecole Polytechnique constitue ainsi un complexe d'enseignement supérieur qui comporte deux ensembles :

   . le «cycle de formation polytechnicienne» qui rassemble 500 «élèves», dont 400 français et 100 étrangers qui viennent de concours différents. Ils reçoivent le diplôme d'ancien élève de l'Ecole Polytechnique et un deuxième diplôme délivré à l'issue de leur spécialisation,

    . des enseignements à la demande destinés à des «étudiants» de diverses origines et délivrant des diplômes de Masters et de doctorats, dits de l'Ecole Polytechnique. Le nombre de ces étudiants est de l'ordre de 100 à 200.

 

On notera qu'en fonction de ses statuts, l'AX a vocation à rassembler les élèves et anciens élèves de la formation polytechnicienne ainsi que les anciens étudiants diplômés d'un Master et/ou d'un doctorat de l'Ecole Polytechnique.

On notera également que l'appellation «polytechnicien» n'a aucun sens et prête à confusion. Il devrait s'appliquer seulement à un élève ou ancien élève de l'Ecole Polytechnique, mais il pourrait aussi être revendiqué par des diplômés Master ou doctorat de l'Ecole Polytechnique. La dénomination choisie par l'AX évite cette confusion.

 

- une dizaine d'années plus tôt, il était apparu que la multiplicité et la dispersion des grandes écoles d'ingénieurs pouvaient conduire à des gaspillages et, étant ainsi difficilement soutenables, il convenait de rechercher des alliances conduisant à exploiter des synergies à travers des coopérations, des fusions et des rattachements.

À l'initiative des Mines, on a alors créé une association de coopération d'une douzaine d'écoles sous forme de PRES, dénommée ParisTech. Cette association comprenait en particulier l'Ecole Polytechnique et cinq de ses écoles d'application (Mines, Telecom, Ponts, ENSTA, Statistiques). Par la suite, elle devenue un établissement public sous forme d'ECPS. Son objectif était bien d'exploiter leur voisinage (Paris) et la communauté de leur vocation (ingénieurs) pour en tirer la meilleure efficacité.

Cette association a donc connu  un certain succès et quelques-uns de ses partenaires ont cherché à aller plus loin en transformant ces coopérations en fusion. Il est alors apparu que le voisinage se traduisait en fait en trois localisations (Paris-centre, Paris-sud et Paris-est) et que le regroupement en universités qui conduirait à l'Université d'Orsay était dissuasif. Il y a donc eu un réflexe de fuite vers d'autres solutions qui ont conduit en particulier au rassemblement de Mines et Telecom. ParisTech a donc renoncé en 2012 à constituer une université, ce qui annonce son déclin.

 

- en conclusion de cet historique particulièrement complexe et confus, l'Ecole Polytechnique se trouve associée dans de multiples alliances plus ou moins nécessaires ou utiles.

    . les Masters de l'Ecole Polytechnique, même s'ils étaient homologués sous cette appellation, couvriraient insuffisamment les spécialisations de quatrième année imposées par la loi Debré. Des liens avec les écoles et instituts, français ou étrangers chargés de cette spécialisation restent strictement obligatoires, mais ils  doivent être plus limités et mieux organisés,

     . les accords de coopération sont destinés à exploiter des synergies qui ont pour beaucoup un caractère local. Pour l'Ecole Polytechnique et compte tenu des travaux en cours, il s'agit de l'Université de Saclay.

     . pour le reste, on peut imaginer des opportunités exceptionnelles, mais il est clair que ParisTech est obsolète.

 

- si l'on considère enfin l'environnement national au sein de la compétition mondiale, nous devons prendre en compte le fait que le métier d'ingénieurs a une importance stratégique pour le développement de notre économie. Il existe en France de l'ordre de un million d'ingénieurs et scientifiques et la formation polytechnicienne doit recruter parmi les meilleurs candidats et les adapter à leurs missions, ce qui est une lourde responsabilité. Il est évident que l'AX partage cette responsabilité, notamment en sensibilisant l'opinion et ses dirigeants à l'importance de ces orientations.


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