Pierre MARTRENCHAR
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Directeur du Service National de la Production de France Telecom
LE SERVICE NATIONAL DE LA PRODUCTION :
UN PRECURSEUR DANS
LE DOMAINE DE LA QUALITE.
Dans le cadre des vastes changements entrepris par France Telecom afin de faire face à l'arrivée de la concurrence, un Service National de la Production a été constitué en 1993. Fort de 700 personnes réparties sur l'ensemble du territoire, il remplit des missions portant sur les domaines de la maintenance, des installations, des interventions sur les lignes de la coordination des Plans de crise des télécommunications et le contrôle délégué. A sa tête, Pierre Martrenchar, un pionnier de l'assurance qualité, se dirige résolument vers la certification AFAQ en emportant l'adhésion de tous dans une démarche nouvelle et plus globale: "le service client".
Par le passé, vous avez eu à gérer des "situations de crise". Quels en étaient les tenants et aboutissants?
Au cours de ma carrière, j'ai eu l'occasion de participer à quatre bouleversements. Le déménagement de la Direction des Lignes à grandes distances dans Paris, en 1964, la décentralisation de cette Direction, en 1979, de Paris à Toulouse, puis celle du Service du contrôle technique des Télécommunications de Paris à l'Ile d'Abeau en 1982. On n'imagine pas l'ensemble des problèmes humains que ces véritables transferts de population génèrent. Les résoudre m'a demandé beaucoup d'énergie et d'implication personnelle. Ensuite, en 1992, France Telecom a été réorganisé. Ceci a impliqué la suppression de 11 directions régionales et le redéploiement des 8 000 personnes de ces dernières vers d'autres services. Simultanément, il a donc fallu former ces personnes à leurs nouveaux métiers, assurer le transfert de leurs connaissances tout en continuant à assurer notre mission de service public et en intégrant la notion de fonction qui se substituait à celle de grade. Un travail colossal, vous imaginez.
Quelles sont vos responsabilités actuelles et, par-là méme les différentes missions de votre service?
En 1993, France Telecom a créé 21 nouveaux services:
12 ONS
(Organismes Nationaux de Soutien) et 9 services nationaux
répartis sur
l'ensemble du territoire.
Les missions du Service National de la
Production portent sur plusieurs domaines: la gestion des
échanges de
cartes électroniques en panne (210 OOO/an) de valeur 2 GF suivi
de
l'étude des causes de ces problèmes afin
d'améliorer leur fiabilité, la
gestion des installations sur tout le territoire, les unités
centrales
d'intervention en lignes (en France et dans les DOM-TOM), le
contrôle
délégué sur sites ainsi que la maintenance des
calculateurs et la
coordination des plans de crise.
Vous avez été l'un des pionniers de France Telecom en matière d'assurance qualité. Quelles actions avez-vous mis en place dans ce sens, au sein du Service National de Production ?
En 1988, j'ai imaginé la remise annuelle des "Cygnes d'Or"
récompense attribuée aux meilleurs fournisseurs.
A la tête du Service National de Production, j'ai mis au point
une
Charte Qualité, signée le 22 juin 1993 lors d'une
cérémonie présidée
par JeanPierre Poitevin, directeur du réseau et de
l'exploitation, dont
la présence témoignait de l'importance que nous attachons
à la qualité.
Notre engagement réside dans le fait "d'offrir des services sans
défauts et compétitifs, aptes à satisfaire nos
clients afin de
conserver leur confiance".
Etes-vous totalement satisfait de votre carrière?
Oui, vraiment. J'ai eu la chance d'intervenir à des
phases-clés de
l'évolution des Telecom: l'équipement du réseau et
tous ses
rebondissements et, maintenant, ce dernier étant terminé,
la transition
vers la notion de service client.
Le monde économique étant ce
qu'il est, j'ai passé beaucoup de temps dans ma carrière
à gérer les
ressources humaines, domaine exigeant l'abnégation de soi. C'est
un
domaine qui demande une grande disponibilité, à la fois
physique et
morale, et qui influe sur votre vie de famille personnelle.
Vous présidez le groupe X bordelais. En quoi consiste les activités de ce dernier?
Ce groupe qui comprend 80 membres développe en fait trois
types
d'activités: celles que je qualifierais de culturelles avec
notamment
l'organisation de conférences (dont les sujets vont d'Ariane
à
l'histoire de Bordeaux vécue à travers les tableaux du
musée de la
ville) et de tournois de bridges, des activités de rencontres
et,
égaIement des activités d'entraide (par exemple:
recherches d'emplois
pour des camarades voulant s'installer dans la région).
Je préside
également l'Association sportive des PTT bordelais et j'ai
notamment
beaucoup contribué à l'organisation des "20 km de
Bordeaux".
Ce type d'activités associatives et sportives me paraît
être fondamental pour le développement et
l'équilibre de chacun.
Vous avez développé votre carrière dans un domaine technique. Pensez-vous que ce soit le propre d'un ingénieur?
Dans les grandes écoles, on vous apprend à lire beaucoup, très vite, à vous pencher sur des dossiers lourds: tout cela développe une gymnastique intellectuelle dont les acquis sont transmissibles sur tous les domaines d'activités. Ceci étant, je conseille quand même aux jeunes diplômés de ne pas s'éloigner trop vite des bases d'enseignement développées au cours de leurs études.
Un conseil pour vos jeunes condisciples?
Aujourd'hui, on ne réussit plus tout seul. Il est essentiel de savoir travailler en équipe. Etre responsable de ces équipes, cela signifie qu'il faut encourager, écouter, comprendre et offrir à ses collaborateurs des possibilités de promotion, en un mot, savoir emporter l'adhésion de tous .
Propos recueillis par
Dominique Choin
(29/12/94)
Chiffres-clés
Service National de la Prodnction
Création : 1er janvier 1993
Chiffre d'affaires : 640 millions de francs
Nombre de clients : 600 en interne
Effectif : 730 personnes
Moyenne d'âge : 42 ans
Engagement dans la démarche de qnalité globale
:
140 cadres tous formés au 1er semestre
1995
Organisation : répartition du personnel en 21
endroits différents
Pierre MARTRENCHAR
62 ans - Marié - 3 enfants