Nommé
à partir de la rentrée 1953, notre
« Géné » a donc
redécouvert l’École pendant que nous la
découvrions. Ses
premiers interlocuteurs ont été les caissiers – et la
khômiss -
de la promo 52 auxquels il a indiqué qu’il avait, lui aussi,
été
missaire mais qu’il attendait de tous un comportement
« adapté »,
c’est-à-dire sans vagues vers
« l’extérieur », et,
en particulier, vers les autorités militaires. Cette position de
compréhension amicale mais exigeante a été
immédiatement
confirmée sur le terrain : il a fait le tour de tous les
sesquis plus ou moins clandestins, en principe connus des seuls
missaires, en laissant à chaque porte une carte de visite :
« Gustave Leroy, missaire promo 29 ». Nous
étions
avertis.
La
lettre aux caissiers ci-après, envoyée en mars 1954 en
préalable
à l’organisation du point Gamma par notre promo, rappelle bien
ce
point de vue :
Peu
de temps auparavant, nous avions été
félicités pour notre
implication dans l’action de l’Abbé Pierre pendant l’hiver
53-54 : |
Globalement,
nos relations ont été de bonne qualité, sauf
quelques passages un
peu difficiles, en particulier au sujet de l’organisation – plus
ou moins réelle – d’invitations de jeunes filles (en argot de
l’X, « chamôs »), ce qui explique une
fausse déci
reprenant son argumentation : |
|
|
En
ce qui le concerne plus personnellement, nous avons appris qu’il
s’était, pendant la guerre, courageusement engagé dans la
Résistance et avait été, à ce titre,
déporté à Dora, comme le
Commandant Ané, directeur de l’administration. Il a eu, quelques
années après notre sortie de l’École, les honneurs
de la
presse : pendant son séjour à Dora, il avait
écrit des poèmes
sur des petits bouts de papier récupérés, qu’il
avait perdus
lors de la libération des camps. Un autre déporté
les ayant
retrouvés a mené une recherche par l’intermédiaire
d’un
journal du soir, ce qui en a permis l’édition. Nous en
reproduisons ci-après quelques pages :
Dix
ans après, à l’occasion de la première
« plaquette »
éditée pour marquer cet anniversaire, un petit message
nous
rappelait cette période :