Accueil | Actualités | Itinéraires | Vie à l'École | Réunions de promo | Vie associative et culturelle | Nous contacter |
Album de promo | Plaquette du quart de siècle | Plaquette du mi-centenaire | In memoriam |
Chers
cocons,
La
canicule, qui avait bon dos pour justifier toutes les paresses, est
terminée depuis hier, et il convient de tenir, même avec
retard, la promesse faite d’enthousiasme à Bastide dans
les premiers jours de son action de persuasion et d’amicales
pressions. D’ailleurs, une transmission instantanée par
courriel ne permettrait-elle pas de rattraper une partie de ce maudit
retard ? Pardonne-moi, cher caissier, si je t’amène
à jongler toi-même avec les délais d’impression.
Des CV, combien en avons-nous rédigés
au cours de ces cinquante dernières années, en
français, en anglais ! Un de plus, un de moins,
qu’importe ; mais le mien devrait porter une mention
finale du genre : « devenu paresseux avec
l’âge » (ou lent, ou débordé
par des riens, ou trop occupé par les siens :
au choix) mais sûrement pas oublieux de la 53 et trop content
de figurer encore vivant dans cette prestigieuse promotion.
Il y a un an, en effet, un cancer du
rein gauche a amené la Faculté à me délester
de cet organe, considéré par certains comme superflu
puisque nous en avons deux. Comme si on pouvait nous amputer sans
dommage de toutes les pièces que nous avons en double :
yeux, oreilles, bras ou jambes, - par décence j’arrête
ici la liste. Bref, je n’ai plus de roue de secours rénale,
en quelque sorte, mais le moral est trop bon comme dirait l’un
de mes dix petits-enfants et chaque nouvelle journée est un
don du Seigneur.
Pour
en venir aux choses sérieuses, avec mes excuses auprès
des cocons que je vois de temps en temps et pour qui ce ne sera que
répétition ou radotage, ma vie professionnelle a été
organisée pour connaître successivement (ou
simultanément en croisant les termes), le public et le privé,
la recherche et la fabrication, la gestion de projet et la gestion
financière, afin d’accéder in fine à
un poste de Direction Générale.
Par
tranches temporelles de 6 à 8 ans, et à une époque
où les sauts d’une entreprise à une autre étaient
quand même plus faciles qu’aujourd’hui, cela a
donné, après un tour du monde sur la vieille Jeanne et
deux années d’école du GM :
DCAN
Toulon - Laboratoire de Détection Sous–Marine du Brusc,
adjoint au Directeur du laboratoire et responsable de l’équipement
sonar du SNLE Le Redoutable (Quelle griserie pour un jeune
ingénieur débutant que de telles responsabilités !)
Dans
la foulée, chef de section Détection Sous–Marine
au STCAN (L’apprentissage du centralisme parisien).Un
grand patron : l’Ingénieur Général
Meunier.
SEMA
- Directeur d’exploitation, Division Conseil en Management
(L’explosion des contacts avec les entreprises privées,
le développement de la force de persuasion ). Un autre
grand patron : Jacques Lesourne.
CREUSOT
– LOIRE – Directeur d’usine en province (1600
compagnons), responsable de la ligne de produits nucléaires,
(les relations humaines, les négociations avec les
représentants syndicaux), puis au siège, à
la Direction du Contrôle de Gestion du Groupe, chargé du
suivi des divisions de la branche mécanique et des deux
principales filiales étrangères, Phoenix Steel (USA) et
Mecanica Pesada (Brésil) (Anglais courant obligatoire, et
l’enquêteur doit se faire admettre !) Un
troisième - très - grand patron : Philippe Boulin
Hélas,
l’histoire de Creusot – Loire s’est arrêtée
en 1985, faute d’un soutien qu’aujourd’hui un
gouvernement, même libéral, accorde à ALSTOM
empêtrée dans des problèmes étrangement
semblables à ceux de CL à l’époque.
Dans
les mois qui ont précédé la faillite du groupe,
et comme porte - pèlerine de Didier Pineau –
Valencienne, j’ai pu fréquenter les cabinets de trois
ministres de l’Industrie successifs. (Cette expérience
me manquait. Je ne me suis pas senti grandi de l’avoir vécue).
Comme
des milliers d’autres, je me suis mis en recherche de
situation. Et là, merveille, j’ai été
embauché comme Directeur adjoint de l’Union Technique de
l’Electricité (UTE, l’Afnor du secteur de
l’électricité) avant même que Creusot –
Loire cesse ses paiements.
UTE,
l’univers de la normalisation et de la certification, des
contacts avec les syndicats professionnels français, avec la
Commission de Bruxelles, avec l’Europe entière, avec le
monde entier… Quelques années plus tard, je prenais ma
retraite comme Directeur Général de l’UTE, mais
je ne pouvais pas quitter le réseau de véritables amis
que j’avais parmi les responsables des organismes européens
de certification de produits électriques.
Le
réseau des organismes de certification (OC) européens
était inorganisé, constituant plutôt une amicale
qu’un réseau à vrai dire. En deux ans, j’ai
transformé cette amicale en une association de droit français,
dont le siège est à Paris et dont j’ai été
le premier président : EEPCA (European Electrical
Products Certification Association). Elle rassemble 25 OC ou
laboratoires d’essai de 22 pays différents, et ce n’est
pas une mince fierté de trouver déjà, parmi ses
membres, à côté de tous les pays de l’Union
Européenne, des pays comme la République Tchèque,
la Hongrie, la Pologne ou la Slovénie avant qu’ils ne
soient officiellement entrés dans l’UE.
Maintenant,
je dételle (voir plus haut). Mon successeur est un
britannique, et je me contente, pendant qu’il fait du lobbying
à Bruxelles, de traiter pour lui les problèmes de
gestion financière et de gestion du personnel permanent à
Paris.
Vous savez
tous combien les problèmes d’application des 35 heures
et de calcul des cotisations URSSAF ou GARP sont passionnants. Mais
si je m’en occupe, c’est parce que je le veux bien !
Retour en haut de la page | Itinéraire de Jean Benoist |
Page précédente | Page suivante |