C’est avec un brin de
nostalgie que j’ai
ressorti ces photos de notre bizutage. Heureusement personne ne peut
se reconnaître sur la séance du zanzi et des plumes, ce
qui n’est pas le cas de la ballade dans les égouts où
plusieurs têtes sont identifiables. Comment me figurais-je, à
l’époque, ce qu’allaient être les cinquante
prochaines années de mon existence ? Avec les
défaillances de mémoire (de plus en plus nombreuses)
dues à l’âge, je suis bien en peine de m’en
souvenir.
La réalité a été assez
banale sur le plan professionnel : carrière lisse avec un
seul employeur, même si celui-ci a changé de statut en
cours de route, ce qui m’a amené à passer du
service de l’État (sous la forme du services des
Poudres) à celui d’une société nationale
(sous la forme de la S.N.P.E., Société nationale des
Poudres et Explosifs). Un grand souvenir – et une grande fierté
– dans ce parcours : la participation à la création
en France de l’industrie des propergols solides modernes, et
plus particulièrement la responsabilité du
développement des chargements de propergol solide de satellites
Diamant. Les conditions de travail étaient très
pionnières et, avec le recul, je me dis qu’il fallait
vraiment avoir la baraka pour que ça se soit passé
aussi bien.
Sur le plan familial, beaucoup de grandes et de
petites joies avec nos trois enfants, mais, hélas, une
tragédie, le décès accidentel en montagne de
notre fille aînée à l’âge de vingt et
un ans. C’était il y a vingt - deux ans. Dieu merci, le
temps a joué son rôle consolateur : petit à
petit, les plages où l’on pouvait penser à autre
chose qu’à la disparue se sont élargies et mon
épouse et moi avons retrouvé un équilibre de vie
satisfaisant.
Je n’aborde pas la dernière partie de
mon existence sans quelque appréhension. Ce n’est pas
mon propre sort qui me préoccupe ; jouissant d’un
état de santé honorable, je cultive, comme tout un
chacun, l’espoir qu’un bienheureux accident cardiaque
m’épargnera de connaître Altzheimer et autres
joyeusetés. Par contre, ayant vu disparaître autour de
moi de nombreux parents, amis, anciens collègues, j’appréhende
de voir encore les rangs s’éclaircir … Alors, un
seul recours : que ceux qui restent se serrent les coudes, et
que nous resserrions les liens avec la famille, les amis, la promo …
En espérant être des soixante ans, et pourquoi pas plus
loin encore, je salue tous les cocons, ceux que j’ai bien
connus, à l’X ou ailleurs, et aussi tous les autres.
Retour en haut de la page | Itinéraire de Guy Pontvianne |
Page précédente | Page suivante |