En souvenir de Nguyen CHANH
par Maurice Étienne

Mon ami CHANH nous a quittés en 1973. Honneur à sa mémoire et à son courage. D’abord, son inébranlable douceur car, à toutes les plaisanteries de nos camarades de « chiade », il répondait invariablement ; « Fais s…suer ! ». Et quelle aide pour le Point Gamma, en 1954, pour monter notre labyrinthe ! Nostalgie… fiançailles … et le temps passe.

1973 : la Jaune et la Rouge nous apprend son décès brutal : une veuve, une fille, quatre garçons … ! Voilà trente ans, et, aujourd’hui, ils sont tous devenus mes amis. Ainsi, j’ai enfin découvert la noblesse de Chanh : celle de ses ancêtres Vietnamiens du nord et celle d’une vie exemplaire, d’abord au service de son peuple, puis au Laboratoire Central des Ponts et Chaussées lorsqu’il dut quitter son pays déchiré, mais toujours à celui de sa famille.

Dès sa sortie de l’X, il se consacra à la création de l’École des T.P. de Saïgon, en y traduisant les manuels français pour les enseigner à ses élèves. Et c’est la guerre qui l’a obligé à revenir en France pour y retrouver ses fils et sa femme déjà expatriés à Ivry sur Seine, et sa fille partie peu de temps après qu’il ait pu profiter d’un congrès aux U.S.A. pour quitter Saïgon en pleine débâcle. Dès lors, il put consacrer ses qualités exceptionnelles d’expert à des recherches pointues sur l’emploi de la photoélasticité pour l’analyse des contraintes dans les milieux granulaires (Mém. De l’Artillerie Française, T.45, 1971, 2° fasc.) et sur « les lasers et leurs applications aux travaux publics » (Bulletin de liaison labo Routiers des P&C n°38, réf. 685, mai-juin 1969), etc… Et quel adorable papa ! Merci Chanh et adieu . . .