Explication préalable : Alain ORSZAG m’ayant fait parvenir d’abord deux
témoignages « in mémoriam » concernant Alain TRUFFERT et Francis LEPERS,
je lui ai demandé s’il pourrait aussi, dans la foulée, me faire sa propre
« nécro ». Qui a donné le texte suivant.
Ref : ton rappel du 31/6=1/7
Ce 2 juillet (32 juin, pour rester dans le premier semestre)
Cher Bastide,
Puisque tu me relances si gentiment, ce petit mot « pré in-memoriam », si j’ose ce néologisme
(mais c’est comme cela que la langue évolue) . . .
Ce 2 juillet (32 juin, pour rester dans le premier semestre)
Alain ORSZAG vu par Alain ORSZAG
Peut-on « se mettre à la fenêtre pour se regarder passer dans la rue » ?
Après quelques années de vie militaire - et même brièvement combattante -
j’ai mené une vie paisible de chercheur fonctionnaire, puis, ayant « pantouflé »,
une vie pas paisible du tout de chef d’entreprise. Atteint (très atteint !)
ensuite par la retraite, je me suis reconverti en tant qu’expert judiciaire.
La technique et le droit m’y donnent bien des satisfactions, mais voilà que
là aussi l’honorariat, implacable, me guette . . . .
Qu’ai-je appris, au cours de ces années, qui puisse intéresser ou aider
des camarades ? Pas mal de choses, mais, en matières humaines,
j’ai aussi appris que l’expérience des autres est peu transposable :
même lorsqu’on la connaît, voire la sollicite, on ne l’« imprime »
pas, ou pas bien. J’ai aussi constaté que des choses que je croyais vraies
finalement ne l’étaient pas toujours, et aussi que, aussi loin que l’histoire
remonte, on a toujours su trouver des argumentations convaincantes pour
défendre les thèses les plus opposées. Tout ceci m’incite à la modestie.
Mais heureusement la science et surtout la technique sont là, sources
permanentes - pour moi - d’étonnement, voire d’émerveillement,
et de satisfactions aussi bien intellectuelles que professionnelles
(et pratiques). En ces domaines, on progresse. Pour le reste, et puisque
nous ne sommes, selon les spécialistes de l’évolution, que des
transmetteurs de gènes, prenons des mesures « conservatoires »
et, joignant l’utile à l’agréable, transmettons : nos descendants
feront peut-être mieux que nous. À quand l’« homo super sapiens »
(quelque chose me dit que les premiers auront intérêt à bien se cacher . . .
peut-être sont-ils déjà parmi nous ?).
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