Jacques RAYNAL

« Cher ami,

Bien que ma femme et ma fille aînée soient en train de faire une plaquette pour les 90 ans de ma belle-mère, je n’ai aucune idée à ce sujet.

Je te signale que je possède un document sur notre promotion qui doit être unique : un album avec toutes vos signatures au verso des photos. »

(…)

« Cher ami,

Dans mon message précédent, je disais que je n'avais jamais su ce que je ferais six mois plus tard. Les exemples les plus cruciaux datent de l'X :

-en été 1953, visite du Bureau Universitaire de Statistiques de l'Université de Montpellier pour décider si j'allais a l'X ou non,

-premier jour à l'X, j'apprend qu'antepénultième sur la liste supplémentaire de Gnouf, j'aurais pu y aller,

-trois semaines après, je renonce à ces démarches, après avoir obtenu la troisième note au premier exercice écrit. Le Directeur des Études m'avait dit que si l'on consentait à me laisser partir, l'X pouvait être attaquée en Conseil d'Etat par quelqu'un derrière moi. En fait, il n'y avait plus personne.

- en février 66, Hubert Lévy, qui devait faire de la recherche comme Froissart, y a renoncé ; j'ai pris sa place sans savoir ou ni comment.

Seul, ce dernier point est postérieur au séjour à l'X.

Un ami autrichien, H. Von Geramb me racontait que les professeurs Clebsh et Gordan de Gottingen avaient été surpris quand des collègues leur avaient annoncé que leurs noms avaient été donnés à des coefficients par les participant d'une conférence dont ils revenaient. Je lui dis que cela était arrivé a moi aussi : Janos Revai, revenant d'une conférence a Dubna en 1970, m'annonça qu'on avait décidé de nommer ce que nous avions publié « les coefficients de Raynal-Revai »..

L'année dernière, j'ai écrit une longue lettre à Jacques Bonnet (nous étions les deux prix d'excellence pour 7 élèves en Math Elem à Bédarieux, les prix d'excellence des deux Math. Sup. à Montpellier), qui avait publié un livre sur sa vie dans les années 50. Ma lettre raconte aussi ces années- là. Je viens d'en écrire une au Professeur Thiam a Dakar, qui a séjourné à Louis-le-Grand vers 1957 (mon frère y était en 1962) en envoyant des reprints plutôt mathématiques. Ces deux lettres sont écrites en TeX. Je peux les envoyer, mais elles sont partielles et j’aime autant que cela reste personnel. »

« Cher ami,

Je ne connais ni Word ni Works mais seulement TeX et LateX couramment employés dans les écrits scientifiques. D'autre part, en relisant les documents dont j'ai parlé, je doute qu'ils soient adéquats pour cette plaquette.

Par exemple, à un ami qui décrit dans un livre comment il a vécu sa lutte contre la guerre d'Algérie, je raconte comment, le 1er Mai 1959, j'ai participé a la célébration du 1er Mai, à Alger, dans un appartement près de la rue d'Isly, en accompagnant des étudiants musulmans. De toutes façons, les camarades des Mines étaient au courant.»